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Santé

Analyse du liquide cérébro-spinal : définition, cause, symptômes, traitement

L’analyse du liquide cérébro-spinal permet de dépister les conditions qui affectent le cerveau et la moelle épinière. Ce vocable recouvre une série d’analyses médicales pratiquées en laboratoire sur un échantillon de liquide cérébro-spinal. Le liquide cérébro-spinal est le liquide transparent qui enveloppe le système nerveux central et lui apporte des nutriments. Le système nerveux central est constitué du cerveau et de la moelle épinière.

Le liquide cérébro-spinal est produit par le plexus choroïde du cerveau et réabsorbé dans le flux sanguin. Le renouvellement complet du fluide requiert quelques heures. En plus d’apporter des nutriments, le liquide cérébro-spinal enveloppe le cerveau et la colonne vertébrale. Il assure leur protection et évacue les déchets.

Les échantillons de liquide cérébro-spinal sont généralement prélevés par ponction lombaire (également appelée rachicentèse ). L’analyse de l’échantillon implique la mesure et l’étude :

  • de la pression de fluide ;
  • des protéines ;
  • du glucose ;
  • des globules rouges (hématies) ;
  • des globules blancs (leucocytes) ;
  • des substances chimiques ;
  • des bactéries ;
  • des virus ;
  • d’autres substances étrangères ou organismes invasifs.

. L’analyse inclut :

  • la mesure des caractéristiques physiques et de l’aspect du liquide cérébro-spinal ;
  • des tests chimiques de substances contenues dans le liquide cérébro-spinal (des comparaisons avec des taux de substance similaires contenues dans le sang peuvent être effectuées) ;
  • des numérations globulaires et le typage des cellules détectées dans le liquide cérébro-spinal ;
  • l’identification de micro-organismes susceptibles d’être à l’origine de maladies infectieuses.

Le liquide cérébro-spinal est en contact direct avec le cerveau et la moelle épinière. L’analyse du liquide cérébro-spinal est donc plus utile qu’une analyse de sang pour comprendre les symptômes du système nerveux central. Il est néanmoins plus difficile de prélever un échantillon de liquide cérébro-spinal qu’un échantillon de sang. Accéder au canal rachidien avec une aiguille requiert une connaissance experte de l’anatomie des structures vertébrales, ainsi qu’une claire compréhension de toute condition cérébrale ou spinale sous-jacente susceptible d’accroître le risque de complications découlant de la procédure.

Ponction lombaire

Ponction lombaire

Moins de 30 minutes sont en général nécessaires à une ponction lombaire. Elle est d’ordinaire pratiquée par un médecin spécialement formé au prélèvement d’échantillons de liquide cérébro-spinal.

Le liquide cérébro-spinal est, d’ordinaire, prélevé dans la colonne vertébrale, au niveau du bas du dos. Il est essentiel de demeurer complètement immobile au cours de la procédure. Vous évitez ainsi un positionnement erroné de l’aiguille ou un traumatisme de la moelle épinière.

Vous pouvez être assis(e), la colonne vertébrale penchée vers l’avant. Vous pouvez également être allongé(e) sur le côté, en position fœtale. La courbure de la colonne vertébrale permet d’ouvrir un espace entre les os du bas du dos.

Lorsque vous vous trouvez dans la position souhaitée, votre dos est nettoyé au moyen d’une solution stérile. Le nettoyage est souvent réalisé à l’iode. La préservation de la stérilité locale est assurée tout au long de la procédure. Le risque d’infection en est ainsi réduit.

Une crème insensibilisante est appliquée sur la peau. Un anesthésique vous sera alors injecté. Une fois le site pleinement insensibilisé, votre médecin va insérer entre deux vertèbres une fine canule à ponction lombaire. Dans certains cas, une radiographie spéciale, appelée fluoroscopie, est utilisée pour guider l’aiguille.

La pression du liquide cérébro-spinal est tout d’abord mesurée à l’aide d’un manomètre (pression initiale). Aussi bien une pression élevée qu’une pression faible du liquide cérébro-spinal peuvent être indicatrices de certaines conditions.

Des échantillons de fluide sont alors prélevés au moyen de l’aiguille. Une fois l’échantillon prélevé, l’aiguille est retirée. Le site d’insertion de l’aiguille est à nouveau nettoyé. Un pansement est appliqué.

Vous devrez demeurer allongé(e) durant environ une heure. Le risque de mal de tête, (un effet secondaire courant de la procédure), en est réduit d’autant.

Procédures liées

Il arrive qu’il ne soit pas possible de pratiquer une ponction lombaire sur un patient du fait d’une difformité dorsale, d’une infection ou d’un engagement cérébral. Des méthodes plus invasives de collecte du liquide cérébro-spinal doivent alors être employées. Ces méthodes requièrent l’hospitalisation du patient. Il s’agit notamment des suivants :

  • une ouverture est pratiquée dans la boîte crânienne et une aiguille est insérée directement dans l’un des ventricules cérébraux ;
  • ponction cisternale : une aiguille est insérée à l’arrière du crâne ;
  • dérivation ou drain ventriculaire : collecte de liquide cérébro-spinal au moyen d’un tube placé dans le cerveau pour réduire une pression élevée du fluide.

Le prélèvement de liquide cérébro-spinal est souvent combiné avec d’autres procédures. Un colorant peut ainsi être injecté dans le liquide cérébro-spinal en vue de la réalisation d’un myélogramme. Il s’agit d’une radiographie ou d’un tomodensitogramme du cerveau et de la moelle épinière.

Préparation

Ce test requiert une décharge de responsabilité signée. Vous devrez attester que vous comprenez les risques liés à la procédure. Avant la procédure, il vous sera demandé d’aller à la selle et d’uriner.

Risques

Principaux risques associés à une ponction lombaire :

  • saignement depuis le site de la ponction vers le liquide spinal (ponction traumatisante) ;
  • inconfort pendant et après la procédure ;
  • réaction allergique au produit anesthésiant ;
  • infection du site d’insertion de l’aiguille ;
  • maux de tête après l’examen.

Le risque de saignement est plus élevé chez les patients sous anticoagulant. La ponction lombaire est extrêmement dangereuse pour les patients dont la numération plaquettaire est faible (thrombocytopénie) ou qui souffrent d’autres problèmes de coagulation.

Il existe de graves risques supplémentaires pour les patients qui présentent une masse, une tumeur ou un abcès cérébral. Ces conditions exercent une pression sur le tronc cérébral. Une ponction lombaire pourrait alors être cause d’un engagement cérébral. Il peut en résulter des dommages cérébraux et, dans certains cas, le décès du patient.

L’engagement cérébral est un glissement de structures du cerveau. Il s’accompagne d’ordinaire d’une pression intracrânienne élevée. Cette condition finit par interrompre l’alimentation du cerveau en sang. Il en résulte des dommages irréversibles. Lorsque la présence d’une masse cérébrale est soupçonnée, le test n’est pas pratiqué.

Les méthodes de ponction cisternale et cérébrale présentent des risques additionnels. Il s’agit notamment :

  • de dommages à la moelle épinière ou au cerveau ;
  • de saignements à l’intérieur du cerveau ;
  • d’une perturbation de la barrière sang/cerveau.

Objet

Une analyse de liquide cérébro-spinal peut être prescrite lorsqu’un patient a subi un traumatisme du système nerveux central. Il peut également être utilisé lorsqu’un cancer sous-jacent a été diagnostiqué, dans le but de contribuer à déterminer si le cancer a gagné le système nerveux central.

En outre, une analyse du liquide cérébro-spinal peut également être prescrite lorsqu’un patient présente un ou plusieurs des symptômes suivants :

  • un violent mal de tête qui ne disparaît pas ni ne s’atténue ;
  • raideur de la nuque ;
  • hallucinations, confusion ou démence ;
  • crises de type épileptique ;
  • symptômes de type grippal persistants ou qui s’intensifient ;
  • fatigue, léthargie ou faiblesse musculaire ;
  • changements du niveau de conscience ;
  • violentes nausées ;
  • fièvre ou éruptions cutanées ;
  • sensibilité à la lumière ;
  • engourdissements ou tremblements ;
  • vertiges ;
  • troubles de l’élocution ;
  • difficulté à marcher ou mauvaise coordination ;
  • brutaux changements d’humeur ;
  • dépression clinique réfractaire.

Maladies détectées

Maladies détectées

L’analyse de liquide cérébro-spinal permet d’identifier avec précision un grand nombre de pathologies du système nerveux central dont le diagnostic serait autrement difficile. Les conditions que permet de diagnostiquer l’analyse de liquide cérébro-spinal peuvent être regroupées en quatre catégories principales : maladies infectieuses, hémorragies, troubles du système immunitaire et tumeurs.

Maladies infectieuses

Virus, bactérie, champignons et parasites peuvent tous infecter le système nerveux central. Infections courantes du système nerveux central :

  • de la méningite ;
  • encéphalite ;
  • tuberculose ;
  • infections fongiques ;
  • virus du Nil occidental ;
  • virus de l’encéphalite équine de l’Est.

Hémorragies

Les saignements intracrâniens peuvent être détectés par l’analyse du liquide cérébro-spinal. L’identification précise de la cause d’un saignement peut toutefois nécessiter des tests d’imagerie ou autres supplémentaires. Causes courantes :

  • hypertension ;
  • accident vasculaire cérébral ;
  • anévrysme.

Troubles de la réponse immunitaire

Le système immunitaire peut causer des dommages au système nerveux central :

  • par inflammation ;
  • par destruction de l’enveloppe de myéline qui entoure les nerfs ;
  • par production d’anticorps.

Au nombre des maladies courantes de ce type figurent :

  • le syndrome aigu de Guillain-Barr ;
  • la sarcoïdose ;
  • la neurosyphilis ;
  • la sclérose en plaques ;

des tumeurs.

Une analyse de liquide cérébro-spinal permet de détecter des tumeurs primaires du cerveau ou de la moelle épinière. Il permet également de dépister les cancers métastatiques qui se sont étendus à d’autres régions du corps à partir du système nerveux central.

Analyse du test

Analyse du test

Les mesures suivantes sont fréquemment effectuées lors d’une analyse de liquide cérébro-spinal :

  • numération leucocytaire ;
  • numération érythrocytaire ;
  • chlorure ;
  • glucose (sucre sanguin) ;
  • glutamine ;
  • lacticodéshydrogénase (enzyme sanguin) ;
  • bactéries ;
  • antigènes (substances nocives produites par des micro-organismes envahisseurs) ;
  • protéines totales ;
  • bandes oligoclonales (protéines spécifiques) ;
  • cellules cancéreuses ;
  • ADN viral ;
  • anticorps antiviraux.

Résultats

Des résultats normaux indiquent qu’aucune anomalie n’a été décelée dans le liquide cérébro-spinal. Touts les niveaux mesurés de composants du liquide cérébro-spinal se situent dans la fourchette normale.

Des résultats anormaux peuvent être la conséquence de l’une ou l’autre des pathologies suivantes :

  • tumeur ;
  • cancer métastatique ;
  • hémorragie ;
  • encéphalite (inflammation du cerveau) ;
  • infection ;
  • inflammation ;
  • syndrome de Reye (maladie rare, souvent mortelle, affectant les enfants, associée à des infections virales et à l’ingestion d’aspirine) ;
  • méningite (due à un champignon, la tuberculose, un virus ou une bactérie) ;
  • un virus, tel que celui du Nil occidental ou de l’encéphalite équine de l’Est ;
  • un syndrome aigu de Guillain-Barré (pathologie auto-immune entraînant une paralysie, survenant après une exposition virale) ;
  • une sarcoïdose (condition granulomateuse d’origine inconnue, affectant de nombreux organes, et notamment les poumons, les articulations et la peau) ;
  • une neurosyphilis (infection cérébrale syphilitique) ;
  • une sclérose en plaques (trouble auto-immune affectant le cerveau et la moelle épinière).

Suivi

En cas d’anomalie dans les résultats d’une analyse de liquide cérébro-spinal, le suivi et le pronostic dépendent de l’origine du problème. Des tests supplémentaires seront sans doute nécessaires pour parvenir à un diagnostic définitif. Le traitement et les résultats différeront.

Une méningite d’origine bactérienne ou causée par une infection parasitaire est une urgence médicale. Les symptômes sont similaires à ceux de la méningite virale. La méningite virale est toutefois moins mortelle.

Si vous êtes atteint(e) de méningite bactérienne, il est possible que vous soit administré un large spectre d’antibiotiques jusqu’à ce que la cause de l’infection ait été déterminée. Un traitement urgent est indispensable pour sauver la vie du patient. Il peut également éviter des dommages irréversibles du système nerveux central.

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